Auguste Blanqui à Clairvaux

 

Auguste Blanqui (1805-1881) n’a pas participé à la Commune de Paris, déclenchée le 18 mars 1871. En fuite et malade, il a alors trouvé refuge à Bretenoux, dans le Lot. Considéré comme un homme dangereux pour l’ordre établi, il est arrêté à la demande d’Adolphe Thiers à la veille du début de l’insurrection dans la capitale.

 

Jugé pour son implication dans la mise en place du comité provisoire et l’envahissement de l’Hôtel de ville de Paris le 31 octobre 1870, il est condamné le 15 février 1872 à la déportation en Nouvelle-Calédonie, jugement confirmé en cassation le 6 juillet. Âgé de 67 ans, Blanqui va pourtant purger sa peine à la prison de Clairvaux, le temps que son état de santé s’améliore.

 

Blanqui arrive à Clairvaux le 17 septembre 1872 et est placé à l’isolement, au quartier cellulaire, dans une cellule de 2,50 m sur 1,50 m. Il y restera 8 mois, avec de rares communications autorisées et toujours en présence d’un gardien. Le rapport des experts ayant conclu à l’impossibilité de le transporter en Nouvelle-Calédonie, le vieux prisonnier est  transféré dans le petit cloître de Clairvaux en mars 1873, dans une chambre de l’ancienne infirmerie des moines de 15,40 m de long sur 6,80 m de large. Les journalistes autorisés à rencontrer Blanqui diffusent dans la presse des informations alarmantes sur son état de santé, rumeurs démenties dans une lettre du 2 mars 1876 du directeur de Clairvaux au préfet de l’Aube. 

 

Finalement amnistié, Blanqui quitte Clairvaux le 10 juin 1879 après 7 ans de détention. « L’Enfermé » aura passé tout au long de sa vie 36 ans et demi en prison.

 

Pour aller plus loin : Les archives de la prison de Clairvaux conservent plusieurs dossiers individuels de communards (23 Y 1-2), ainsi que les dossiers d’Auguste Blanqui et Sébastien Faure.

 

Virginie Bianchi, Jean-François Leroux-Dhuys et Pascal Stritt, Clairvaux, état des lieux, Langres, 2011

Dominique Fey et Lydie Herbelot, Clairvaux. Vies emmurées au XIXe siècle, TheBookEdition, 2013

 

 

Arnaud Baudin

Juin 2021

 

Carte d’identité

Dossier individuel du détenu Auguste Blanqui à la prison de Clairvaux : sélection de correspondance 

  • instructions de Jaillant, directeur de l’administration pénitentiaire, au préfet de l’Aube concernant l’incarcération d’Auguste Blanqui à la prison de Clairvaux (16 septembre 1872) ;
  • lettre  du sous-secrétaire d’Etat à l’Intérieur au préfet de l’Aube autorisant pour Auguste Blanqui, incarcéré à la prison de Clairvaux, un régime alimentaire et médical spécial en raison de son état de santé (30 septembre 1872) ;
  • lettre de Dusserre, directeur de la prison de Clairvaux, au préfet de l’Aube, l’assurant que les rumeurs dans la presse concernant l’état de santé d’Auguste Blanqui ne sont pas fondées (2 mars 1876).

 

Cote : 24 Y 1

Date : 1872-1876

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